Cet article fait suite à celui de mai 2020, intitulé : « La mission de la capsule spatiale Apollo 18 (1975) ».
Chacun se souvient du programme d’exploration lunaire mené par la NASA il y a une cinquantaine d’années, entre 1969 et 1972. Six missions réussies avaient permis de déposer 12 hommes sur la Lune, puis de les ramener sains et saufs sur Terre. A cette époque, cette conquête spatiale avait été suivie avec enthousiasme dans le monde entier. On se souvient aussi que ce programme avait été subitement arrêté en 1972 après la mission Apollo 17, officiellement pour des raisons budgétaires.
Ce que l’on sait moins est que, cependant, trois autres fusées Saturne V avaient été construites et ont été envoyées dans l’espace quelques années plus tard.

Apollo 18 :

Le vol d’Apollo 18 est plus connu sous le sigle ASTP (Apollo-Soyouz Test Project), car ce fut la première mission spatiale conjointe entre l’Union Soviétique et les Etats-Unis, qui a été médiatisée à l’époque. Les Russes et les Américains ont procédé, le même jour (15 juillet 1975) aux lancements du vaisseau Soyouz depuis le site de Baïkonour et de la capsule Apollo 18 depuis Cap Kennedy. Et le 17 juillet 1975, les deux vaisseaux en orbite terrestre se sont assemblés, permettant une poignée de mains symbolique entre un astronaute russe et un autre américain.

Mais ce qui n’a pas été dit est que cette mission ASTP était en fait un projet préparatoire de mise en commun des connaissances nécessaires en vue des projets suivants d’alunissage qui, eux, sont restés secrets. Cette collaboration des deux plus grandes puissances de l’époque a montré qu’en dépit des hostilités visibles dans leur activités politiques, cela ne les empêchait pas qu’elles puissent s’associer pour des activités strictement scientifiques et pacifiques.

Apollo 19 :

En 2010, un journaliste d’investigation italien, Luca Scantamburlo, a publié un livre intitulé « Apollo 20 The disclosure » (Apollo 20 La révélation) (1). Selon ce chercheur, les capsules Apollo 19 et 20 ont été lancées non pas par la NASA mais par le Département de la Défense, et donc l’US Air Force, dans le cadre d’accords secrets entre les Etats-Unis et l’ancienne Union Soviétique. Au-delà de cette collaboration – qui était une première -, l’objectif était d’élucider certaines anomalies observées sur la face cachée de la Lune.

Selon l’enquête publiée dans ce livre, Apollo 19 et Apollo 20, opérations menées sous la direction conjointe des Etats-Unis et de l’Union Soviétique ont donc été des missions conduites par l’US Air Force, avec l’assistance de la NASA et la collaboration soviétique. Les équipages d’Apollo 19 et d’Apollo 20 comprenaient, chacun, un cosmonaute soviétique et deux astronautes américains (un homme et une femme). Chacune de ces capsules a été lancée avec une fusée Saturne V depuis la base de l’US Air Force de Vandenberg, en Californie.

Apollo 19, lancée le 2 février 1976, a subi, semble-t-il, un problème technique (perte subite de télémétrie) provoqué par la collision dans l’espace avec un objet non identifié (météore ?) et n’a pas pu atteindre son objectif. L’équipage a pu cependant rejoindre la Terre. Luca Scantamburlo, au cours de son enquête, a pu communiquer avec le commandant de bord d’Apollo 19, mais sans que celui-ci révèle ouvertement son identité (cela se comprend aisément puisque la mission Apollo 19 est toujours restée secrète). Cependant, l’auteur de l’enquête pense avoir réussi, à partir de quelques indices, à reconnaitre qu’il s’agissait d’un astronaute qui avait déjà participé à deux autres missions dans l’espace. L’objectif d’Apollo 19 était le même que celui affecté quelques mois plus tard à Apollo 20.

Apollo 20 :

Apollo 20 a aluni le 16 août 1976 près de l’épave d’un immense vaisseau spatial sur la face cachée de la Lune. Cet objet avait été observé par les équipages d’Apollo 15 et Apollo 17, et était visible sur des photos de la NASA. Il était connu également des Soviétiques. Cette épave, qui mesurait plus de quatre kilomètres de longueur, a été visitée par l’équipage d’Apollo 20 et serait très ancienne.

Le commandant de bord d’Apollo 20, William Rutledge, a pris lui-même l’initiative de contacter le journaliste Luca Scantamburlo, alors qu’il s’était établi à Kigali (Ruanda) sous une nouvelle identité. Ainsi, le journaliste auteur de cette enquête, Luca Scantamburlo, a été en contact (par Internet) avec les commandants de bord des équipages d’Apollo 19 et Apollo 20. Selon lui, et malgré quelques incohérences qu’il a relevées, il y a une grande probabilité pour que les révélations qu’il a faites dans son livre se rapportent à des faits réels.

Cette révélation de l’existence des missions Apollo 19 et 20 ne remet pas en question le fait que les projets d’exploration lunaire par la NASA ont été brutalement et définitivement stoppés dans les années 1970, après sept missions réussies (six missions connues et une gardée secrète), sans explication satisfaisante. On peut comprendre que les Américains, pas plus que les Soviétiques, ne « pouvaient pas » révéler au public l’existence de ces missions Apollo 19 et 20 car cela les aurait amenés à divulguer l’existence de ce vaisseau spatial gigantesque découvert sur la Lune et, au-delà, l’existence des nombreux vaisseaux observés par les astronautes depuis les capsules Apollo.

(1)  Luca SCANTAMBURLO – Apollo 20 The disclosure  (Lulu Press)